Les petites sœurs de la fraternité de Kinshasa (RDC) continuent leurs multiples engagements, notamment au service des enfants et des jeunes. Un quotidien bien exigeant, avec de nombreuses coupures d’électricité, d’eau etc., ne les empêche pas de se donner avec « souplesse » et amour. Petite sœur Tolotra, en stage de noviciat à Kinshasa, partage.
Comment vous décrire notre vie de Nazareth ici à Kinshasa ? Elle est marquée par ce que nous vivons en fraternité et ce que vit chacune de nous là où Jésus l’a conduite. Notre condition de vie nous demande d’accueillir toutes circonstances avec souplesse et amour, puis de savoir saisir les vraies joies simples au quotidien. En plus du taux d’inflation très élevé, nous n’avons pas régulièrement de l’eau et du courant. C’est bien ennuyant quand on doit cuisiner pour 25 personnes, faire du travail à l’ordinateur ou des photocopies pour l’école. Le transport est aussi bien difficile car il y a de grands travaux sur la route.
Nous avons beaucoup de visites et de demandes des gens qui sont dans le besoin et de ceux qui profitent un peu. Cela nous aide à être disponibles à tout et à confier au Seigneur nos projets.
Sœurs et jeunes se sont engagées à l’école dans de différentes responsabilités : la direction et le secrétariat sont assurés par sœur Valeria et sœur Roswitha, aidées par d’autres jeunes dans le cas de besoin surtout pour l’accueil des parents.
Elles sont six celles qui travaillent régulièrement à l’école comme institutrices, gouvernantes et responsable d’une petite cantine que nous avons commencée cette année. Le début de l’année scolaire est toujours un peu dur et nos sœurs se donnent à fond. Elles portent au cœur l’éducation des enfants pour qu’ils se construisent pour un avenir meilleur de leur pays. Être avec les enfants demande beaucoup d’attention surtout pour les plus petits de 3 ans. Parmi tous, il y a ceux qui ont plus de mal à se concentrer et d’autres qui ont plus de difficultés à comprendre le français ce qui nécessite un suivi particulier.
L’atelier de couture rend bien service à la Fraternité pour tous les besoins qui peuvent se présenter. Nos sœurs couturières travaillent aussi pour de commandes des gens de l’extérieur. Avant la rentrée scolaire, elles ont dû travailler dur et sous la pression pour finir les uniformes des enfants à temps. Maintenant, elles ont du travail plus modéré mais elles n’en manquent pas.
Pour ma part, la fraternité m’a confié le suivi des enfants que nous aidons. Ils sont 8 de 5 à 17 ans venant de deux familles, je suis plus avec 6 d’entre eux. Aidée par mes sœurs, je suis avec eux tous les jours. Les jours d’école, je leur prépare le petit déjeuner, les uniformes et les sacs. Quand ils reviennent de l’école, après le repas et la lessive de leurs tenues nous faisons le rattrapage scolaire. Le dimanche, nous allons ensemble à la messe et au groupe paroissial. Ces deux premiers mois étaient un temps pour se familiariser et établir la confiance. Ils viennent de situations familiales très difficiles qui ne leur offrent aucun avenir ; ainsi je dois veiller à l’affection, l’éducation, l’écoute et ce dont un enfant a besoin. Ils habitent ma prière de tous les jours. Le temps vécu avec eux m’apprend l’humilité, la patience et l’amour.
Nous participons aussi activement à la vie de notre paroisse, commençant par la CEVB (Communauté Ecclésiale Vivante de Base), notre présence n’y manque pas tous les jeudis. C’est un bon moment de rencontre et de prières avec les gens. Notre sœur Solange est dans la « Légion de Marie » car elle est très dévouée à la Sainte Vierge. A part leur temps de réunion ou prière, ils ont aussi des moments de visite à domicile réclamés par les gens eux-mêmes pour diverses raisons. Quant à Dety, elle aime aider pour orner l’Eglise paroissiale avec de beaux bouquets de fleurs le dimanche et elle s’est engagée aussi comme aide sacristine.
Notre rythme de vie fait qu’on peut se laisser facilement accaparer par les choses à faire au lieu de garder l’unique nécessaire ; nous devons nous rendre compte que notre mission consiste à annoncer Jésus, donc il nous faut nous nourrir de Lui. Que le Seigneur nous aide à savoir là où il y a le plus d’amour à donner et à recevoir.