Lorsque la prof de pédagogie m’invite à rejoindre un petit groupe qui se rencontre pour lire l’Evangile, un doute me prend (…et j’en avais mille autres !) : « Mais alors, elle n’a pas compris que je suis fâchée avec son Dieu. Pourquoi la maladie de papa ? Pourquoi n’avons-nous pas les moyens suffisants pour vivre ? Pourquoi ? Pourquoi ?». (Je ne connaissais pas encore les Psaumes et, en général, la Bible, où il y a plus de questions que de réponses…) Je suis allée au groupe pour lui faire plaisir et pour lui montrer que Dieu n’existait pas ou, pour le moins, qu’Il était très très loin de mes problèmes. Et déjà, à la deuxième rencontre, les copines de ma classe m’ont fait don d’un Evangile et à la maison je me suis mise à le lire ! J’avais 15 ans.

Voilà que la prof quitte l’école et devient bénédictine, mais l’Evangile reste ! Très difficile à comprendre, mais il est là…Entre temps, la santé de papa s’aggrave et il meurt. Au moment même de sa mort, je suis envahie par une grande paix, une lumière, et j’écris dans mon diaire : « Ténèbres. Un phare dans la nuit. Une certitude : Dieu ! ». Je retourne à l’église, avec beaucoup d’engagements : la chorale, la liturgie, le KT aux enfants, le groupe de jeunes. Puis Taizé, Spello, parce que j’avais soif d’ « Autre ». Je trouve aussi le temps de tomber amoureuse pour de bon, d’un jeune homme avec lequel je pense partager le reste de ma vie.

Entre temps, une amie pense sérieusement aux « petites sœurs de l’Evangile » et je l’accompagne. Deux ans après elle se marie et moi, je commence mon chemin chez les petites sœurs de l’Evangile, après une bataille pour faire changer d’idée le Seigneur ! J’avais 25 ans…

« Qui es-tu, Toi qui parles dans le silence, Toi qui habites les déserts de mon cœur. Qui es-Tu ?

Toi qui chantes dans la nuit et qui m’attends au-delà de chaque porte qui s’ouvre. Qui es-Tu ?

Et moi ? Qui suis-je ? Un vase d’argile, fragile, pétri de peur et d’espérance, ma vie est comme l’herbe, comme une goutte de la rosée du matin. Qui suis-je devant toi ?

Regarde-moi, Seigneur, j’ai peu de terre dans mes mains, mais si tu veux cette terre fleurira…

Regarde-moi, Seigneur, dans mon néant je t’ai fait confiance, dans ton Amour toute ma vie te chantera » 

                                               ( Chant de Chiara Bizzeti)

Nadia R. petite sœur de l’Evangile