Les petites sœurs d’Antsirabe (Madagascar) sont très engagées auprès des prisonniers : hommes, femmes et enfants. Elles se rendent régulièrement au centre de rééducation pour enfants « AKANY FANANTENANA ». Si ces enfants sont là parce qu’ils ont fait des « bêtises », c’est souvent la conséquence d’une situation économique et sociale très difficile. Perrine, postulante malgache, a découvert cette réalité pendant son stage à Antsirabe.

C’était mon premier engagement, un lieu où j’ai découvert plusieurs visages du Christ dans les enfants pauvres. Au début j’avais un peu peur d’y aller toute seule, car ici on les appelle « enfants têtus ». Mais sœur Nandrianina m’a initiée avant de partir, donc je me suis habituée petit à petit. J’ai commencé à tisser ma relation avec eux, en m’approchant d’eux, en jouant, en parlant, en travaillant ensemble.

Une jeune fille française du Chemin Neuf a donné sa disponibilité pour faire le français avec les enfants tous les lundis. Elle est très dynamique, elle cherche toujours des choses qui puissent intéresser les enfants. Elle les a fait prier, danser, chanter, faire du théâtre. Sœur Nadia venait tous les mercredis pour enseigner les mathématiques ; tandis que moi, je faisais l’histoire et la géographie de Madagascar et le malgache. On a fait aussi un peu de catéchèse et du jardinage. J’ai fait comme j’ai pu en cherchant des choses qui les intéressaient car c’est une école spéciale. Ce sont des enfants qui ont volé des choses à manger parce qu’à la maison il n’y avait rien ou qui vivent dans la rue avec leurs amis, et là ils font des bêtises. Exemple : deux enfants, frère et sœur, qui ont le papa à la prison et la maman qui fait la lessive des autres comme travail. Ils avaient faim et ils ont volé deux poules pour les manger, on les a attrapés et ils se sont retrouvés dans ce lieu, pourtant ce sont des enfants qui ont un bon niveau. C’est triste !

Heureusement qu’on a eu aussi une jeune française avec nous pendant deux mois et demi, elle a pu prendre les plus petits car on a trois groupes de niveau scolaire bien différent dans la même salle d’études. Pauline les a aidés à pratiquer le français en jouant avec eux. Ces enfants n’espèrent pas avoir un bon avenir comme tous les autres, car ils n’ont pas de vraies familles, donc notre but est de leur donner le goût d’étudier pour avoir un minimum d’instruction pour la vie de tous les jours.

Une phrase de la Bible m’a aidée à aller vers eux, la Parole de Jésus qui disait (Mt 25,36) : « J’étais nu et vous m’avez habillé, j’étais malade et vous m’avez visité, j’étais à la prison et vous êtes venus jusqu’ à moi. » J’étais contente d’être proche d’eux pendant mon stage. Cela m’a permis d’avoir des expériences pour être plus compréhensive envers les enfants qui sont dans la même situation qu’eux. Ils sont toujours souriants et courageux malgré leur situation. Cela a été une richesse pour moi d’être avec ces enfants et va m’aider pour les études que je vais faire en vue d’enseigner.