Petite sœur Sabine vit à Nuevo Cuscatlan (El Salvador). Infirmière de profession, elle dédie ses journées surtout aux malades. Depuis de longues années, elle soigne avec une méthode alternative : le biomagnétisme. L’attention au corps va toujours de pair avec l’attention à la personne dans son intégralité:


Souvent je vais au village pour « mettre des aimants en aimant ». Je l’espère du moins! Et je le désire.
Les personnes qui habitent loin et ne peuvent venir me donnent l’occasion de les visiter et de voir d´autres malades en même temps. Les personnes qui vivent loin et peuvent venir, je les soigne dans une pièce de la paroisse, proche de chez nous. Et ceux et celles qui vivent tout près me reçoivent chez eux. C`est encore plus simple pour moi. Cela me permet de mettre les aimants à 2 personnes, l´une après l´autre, sans devoir attendre 1/4 d´heure au moins pour une personne. Quand c´est seulement une personne on peut parfois parler, mais la plupart des gens dorment, ronflent même, ce qui fait rire les autres et quand c’est le tour de l’autre elle rigole et lui dit « toi aussi tu as ronflé ». Parfois nous pouvons échanger plus à fond. Les pauvres m´évangélisent.


J’exerce le biomagnétisme aussi dans un collège où je travaille un jour par semaine. On vient me chercher parce que c´est une zone où il y a beaucoup de délinquants. Dans ce collège il y a des enfants dont les papas appartiennent à une bande. Ils ont réussi à unir les élèves de deux bandes différentes et aussi des évangéliques et des catholiques, c´est donc une école œcuménique. Il y a une bonne ambiance de famille, je me sens adoptée comme faisant partie d´eux.
Pendant la journée je ne fais que « jouer avec des pieds » [première étape des soins, avant de pouvoir mettre les aimants] et aussi parler un peu avec les uns et les autres.
Je découvre beaucoup de souffrance : le père est en prison, ou il a été tué, ou bien il est parti avec une autre femme. Il y en a plusieurs dont la maman est aux États Unis, parfois le père etc. Quelques-uns vivent chez les grands parents.
Qu’est-ce qu’on peut faire? Donner un peu de joie, dire un mot de consolation, d’espérance, prier et essayer de les mettre plus en contact avec Dieu qui est présent dans le quotidien, qui les aime ; mais parler d´un Père qui est bon n´est pas si simple quand l´image du père est abimée par l’égoïsme, la violence etc.
Ce que font les autres petites sœurs va dans le même sens, le travail avec les migrants, la prison, les personnes sans maison depuis 14 ans, la lutte pour la santé etc. Chacune a déjà raconté ce que nous essayons de vivre pour aider à construire le Règne de Dieu, pour que l`AMOUR soit aimé, pour être des petites sœurs de l´ÉVANGILE.