Témoignage de petite sœur Maria pour ses 50 ans de vie religieuse

50 Années de vie religieuse. Spontanément, dans mon cœur jaillit un chant d’action de grâce. Le Seigneur fit pour moi des merveilles…

Jubilé des 50 ans des premières petites soeurs de l'Evangile

Dans sa Fidélité et son Amour Il m’a conduit, Il m’a accompagnée jour après jour sur ma route.

En 1956 commençait pour moi une route imprévisible. Après mes études, je partais à Bruxelles pour vivre dans un foyer qui accueillait des femmes prostituées ; c’était l’aventure pour moi qui, à cette époque, avait peu quitté le village.
Pendant 10 années j’ai été heureuse dans ce service. Après quelques années, nous étions une équipe de 4, parmi lesquelles Sabine et Rita et nous cherchions une forme de vie religieuse adaptée à notre condition de vie du foyer.

C’est le Père Voillaume qui nous éclaire. Il nous parle de la récente fondation des petites sœurs de l’Évangile dans la spiritualité de Charles de Foucauld. La vie contemplative est la source de la mission vécue parmi les pauvres, les démunis.

En août 1965, je pars à Bonnefamille, village près de Lyon, où nous commencerons le postulat, suivi du 1er noviciat de la congrégation naissante.

Quitter la Belgique, la famille, le foyer et partir pour la France, c’était un peu fou, mais poussée par une force intérieure, je m’engage par les vœux le 13 novembre 1966.


1968 Grand départ pour l’inconnu, l’aventure avec Dieu continue.

Après une traversée en mer de 12 jours, j’arrive au Venezuela, à Caracas une grande ville, et je continue tout de suite le voyage à l’intérieur du pays pour rejoindre Santa Maria, village Indien situé en pleine forêt à plus ou moins à une semaine de pirogue.

L’insertion demande une bonne dose d’adaptation, mais aidée par les sœurs présentes j’avance pas à pas dans la connaissance de la langue et de la culture.

Après 5 années de vie en forêt je reviens en France pour 2 ans d’études qui, je pense, me prépare mieux pour mon retour chez les Indiens.

Mais surprise, je suis envoyée à Bèni-Abbès, lieu où a vécu frère Charles et qui est une belle oasis dans le désert de l’Algérie. Une autre réalité m’attend, bien différente et après 5 ans je reviens en France, cette fois-ci pour un service de Congrégation.

D’étape en étape, la route aux imprévues continue.

1988…… Un nouveau départ vers un pays que je ne connaissais pas, pour une fondation en Haïti, à Port-au-Prince. Cette mission je la crains et je dis «Seigneur pas moi, c’est toi qui réalisera cette œuvre ».

J’ai eu le temps d’aimer ce peuple, de travailler ensemble pour la fondation d’une petite école et de mettre en route la communauté chrétienne qui deviendra paroisse au cœur de la cité.

Quitter tout les liens d’amitié créés durant 22 ans n’était pas sans souffrance, mais la Mission ne nous appartient pas ; tout est DON et l’appel exige une réponse d’AMOUR. Jésus demande à Pierre, « m’aimes- tu ? » Puis Il lui dit « Suis-moi ». Dans les trois questions qui lui sont posées il n’y a aucun reproche, pourtant Pierre l’avait renié trois fois. La Confiance est rétablie et Jésus vient à notre rencontre.
Par les diverses expériences que j’ai vécues je peux l’affirmer : Jésus connait nos fragilités, nos peurs nos refus d’aimer, mais sa question pleine de tendresse et de miséricorde m’est chaque fois posée… « M’aimes-tu?»

Alors, dans cette certitude d’être ainsi aimée par Dieu, je continue ma route maintenant à Montpellier.

Dans l’aujourd’hui je veux vivre ma belle vocation de petite sœur de l’Évangile, vocation que j’aime et dans la confiance je redis mon « oui » tout simplement dans l’humilité : le Seigneur continuera son œuvre. Alors avec frère Charles je prie : « Père je m’abandonne à toi. ».